Roger Nordmann : « Oui, même sans le nucléaire, les trains pourront circuler sans problèmes ! »

Roger Nordmann, conseiller national vaudois PS et vice-président de l’ATE (Association transports et environnement) milite pour l’abandon du nucléaire et préconise le développement des énergies renouvelables.

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Roger Nordmann. Photo AC

 Est-ce que tous les trains pourront circuler en Suisse dès 2025 s’il ne devait plus y avoir de centrales nucléaires dans notre pays, et bien entendu sans devoir acheter à l’étranger de l’énergie électrique produite par des centrales nucléaires ?
Oui, les trains circuleront sans problèmes. Par contre, la question de savoir d’où viendra le courant dépend principalement de la politique que la Suisse mènera. En effet, les transports publics ne consomment que 5% de l’ensemble du courant. Ce que nous préconisons au PS, pour l’ensemble du pays, c’est un approvisionnement essentiellement indigène et entièrement fondé sur les énergies renouvelables. Si la Suisse prend activement ce virage, le courant acheté par les CFF sera nécessairement propre. Par contre, si l’on ne prend pas les mesures nécessaires, la Suisse, et les CFF avec, risque de dépendre de courant importé, plus probablement d’origine charbonnière que nucléaire. Ce serait désastreux.

 Comment le très dense réseau ferroviaire helvétique pourra-t-il fonctionner sans l’énergie produite par les centrales nucléaires ?
En poursuivant leur stratégie d’investissement dans des capacités de production, les CFF font le bon choix. A l’avenir, le principal potentiel des CFF est le photovoltaïque. Les CFF disposent en effet d’énormes surfaces : toits des gares, marquises, hangars, façades, talus, murs antibruit, paravalanches, toits des trains, etc. Les investissements dans le pompage-turbinage, comme au Nant-de-Dranse dans la vallée du Trient (VS), sont également indispensables. Ils permettent de stocker temporairement l’électricité pour couvrir les besoins de pointe. Le pompage permet aussi d’acquérir des surplus de courant nocturne bon marché, par exemple d’origine éolienne. Reste la question du réseau CFF à haute tension : il faut le renforcer et améliorer l’interfaçage avec le réseau électrique ordinaire.

Extrait de l’interview parue dans contact.sev, avril 2011.